Tout s’en va vers le bas avec l’Alzheimer. Pour les proches, les épaules tombent. Elles suivent les fins de phrases à peine audibles. Le courage chute. La foi aussi.

Pour la personne atteinte, la mémoire, les fonctions cognitives déclinent, mais aussi la présence dans la tête et la vie des autres.

Je comprends pourquoi la devise de la Société Alzheimer est « Ne m’oubliez pas. Forget me not. »

Un jour Marcelle, capable de voir où elle s’en allait avec cette maladie, m’a confié qu’elle avait peur que des membres de sa famille l’effacent. Si je t’oublie, m’oublies tu?

Pour la rassurer, j’avais trouvé, puis, étalé des cartes de voeux sur la table. Nous avons écrit à quelques-uns, pour leur dire, justement, « Ne m’oubliez pas. »

Des souvenirs pêle-mêle dans un sac bourré de tristesse. Le bras qui tire vers le bas. Le fourre-tout qui frôle l’asphalte. Tout s’en va vers le bas.