Centre de jour ou pas, stimulation ou pas, les pertes cognitives s’accumulent. Après quatre années de navigation en eau calme, en résidence privée, sous la supervision de C, des signaux de tempête en formation crèvent le cœur.

Les notes de l’époque :

– Depuis son diagnostic de maladie d’Alzheimer, il y a bientôt six ans, Marcelle perdait deux points chaque année (sur 30 points) au test annuel. Le mercredi 10 novembre dernier, elle a perdu 13 points. Une chute spectaculaire.

Son médecin lui a fait passer des tests sanguins et d’urine, pour s’assurer qu’elle n’a pas de problèmes physiques autres que la maladie d’Alzheimer. Les tests n’ont rien révélé. La maladie d’Alzheimer a donc progressé fortement dans la dernière année.

– Cette progression accélérée a aussi frappé les personnes qui s’occupent de Marcelle à la résidence privée : incontinence,
ne se lave plus seule,
ne s’habille plus seule,
s’est promenée nue dans les corridors,
mange de façon avide et de moins en moins contrôlée au point où elle s’est étouffée et s’est retrouvée à l’hôpital à la fin novembre,
veut voler la nourriture de ses voisines de table,
tente de manger les décorations sur la table,
se promène la nuit,
résiste parfois aux soins et aux bains.

– L’intervenante du Centre de jour a appelé la famille de Marcelle le vendredi 3 décembre pour faire état de ses inquiétudes. Marcelle mange les décorations de Noël,
mange le papier d’emballage des biscuits et autre nourriture emballée,
veut se sauver tout le temps et surveille les portes pour s’y faufiler dès qu’elles s’ouvrent,
refuse de faire changer sa culotte d’incontinence,
elle est parfois agressive et refuse de coopérer.
De plus Marcelle se lève sans arrêt dans l’autobus et veut descendre avant d’être arrivée. Les intervenants doivent se placer devant elle et résister.
Bref : « Fréquenter le Centre de jour est maintenant dangereux pour Marcelle. Ça devient risqué. »

– La sécurité de Marcelle nécessite une surveillance 24h sur 24.

– La famille de Marcelle ne peut pas la prendre en charge.

– Ni Marcelle ni sa famille n’ont les moyens financiers de la confier à une résidence privée qui pourrait lui donner les services dont elle a besoin.