« Si je suis capable. » « Si je pense pouvoir y arriver aujourd’hui. » « Si j’ai du temps après, pour m’en remettre. »

Les visites à Marcelle exigent plusieurs heures de recomposition. Il faut planifier ces reconstructions.

Plus la maladie avance, et elle avance, plus la visite défait l’espace mental et affectif. Plus ça demande de se refaire.

Impossible de simplement « passer faire un tour », « faire un petit coucou », « profiter de l’heure du lunch pour faire un câlin ».

L’Alzheimer ronge sans merci. La maladie gagne du terrain.

Le cœur du visiteur se serre. Son corps se tasse. Ses fluides s’assèchent quand il voit, quand il constate les changements cruels.

Il ne faut pas le montrer, ne pas laisser le désespoir tacher l’aura de Marcelle.

« Si je peux », j’irai voir Marcelle. Comme dans, « Sauve qui peut ».