Personne ne va me croire. Les gens vont dire que j’exagère. Les collègues de travail vont finir par dire, « R’viens-en ».
J’essaie. J’essaie.
Mais les deuils se succèdent, des morceaux s’en vont et il faut chaque fois s’ajuster. Une nouvelle normalité s’impose, obligeant l’aidant à capituler. Encore et encore.
Il n’y a pas moyen de faire LE deuil une fois pour toutes. Il n’y a pas de « deuil préventif » ou de « deuil-tout-en-un ».
C’est à la pièce, c’est douloureux.
Un jour Marcelle a changé d’aile au CHSLD, elle est passée du côté des « très avancés ».
Elle s’est retrouvée en fauteuil roulant de plus en plus souvent. Jusqu’à ce qu’il y en ait un à son nom. Dont elle ne se rappelait plus depuis longtemps.
C’est triste!
Merci
Très touchant… Quelle Cruelle maladie, qui étire le processus de deuil pour la famille, en laissant derrière elle tristesse, remords et culpabilité. Elle ronge l’âme de Marcelle et celle des siens. Culpabilité d’espacer les rencontres, de ne pas prendre du temps pour ces visites bouleversantes, de n’avoir pas plus de courage d’affronter ces fragments d’âmes (car en manque de Marcelle dans toute sa vivacité d’esprit, dans tout son amour pour sa famille…)
La mort d’un proche, même si elle est difficile, permet de tourner la page et de peu à peu faire le deuil de la personne aimée, contrairement à l’alzeimer qui maintient les proches dans ce sentiment de perte et de deuil sans fin.