Le Centre de jour m’explique qu’il procède à une réorganisation de services (se méfier de cette expression). Marcelle aura accès au Centre une fois par semaine, plutôt que deux. Trop de demandes, trop de besoins, pas assez de.

Je plaide. Je fais la roue. Je me plie en arc vers l’arrière. J’utilise tout mon pouvoir de persuasion. « L’importance de la stimulation pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ». « L’âge de Marcelle. Elle est très jeune. » « Conserver ses acquis. » « Sa bonne forme physique. »

« Malheureusement, on ne peut rien faire. » Décision administrative. Faut l’exécuter.

Je change de registre. « Pourquoi vous ne vous battez pas, plutôt que d’acquiescer à cette ‘réorganisation’, plutôt que d’en être complices? » « Vous êtes syndiqués, vous avez du pouvoir, exercez-le, revendiquez. »

Rien n’y fait. « Beaucoup de personnes ont besoin de nos services. » – « Oui mais moi j’ai juste une mère. »