Un message sur le répondeur à la maison « Je ne trouve plus mes clés. Je ne peux pas rentrer chez moi. » Je ne sais pas d’où elle a laissé le message. Depuis combien de temps erre-t-elle? À partir de quand doit-on appeler la police? Quelle description donner? Mon cerveau se fractionne. Panique du jour.

Finalement elle aura eu le réflexe d’aller chez un serrurier, pas loin de chez elle. Il lui a ouvert sa porte. Les clés étaient à l’intérieur.

Faire déplacer un serrurier, c’est beaucoup de frais pour Marcelle. Je demande à sa voisine du rez-de-chaussée, après lui avoir décrit mon souci, « puis-je laisser un jeu de clés chez vous ? » Elle répond, « non ».

Je vais chez le serrurier. « Puis-je laisser un jeu de clés chez vous ? Si ma mère a eu le réflexe de venir vous trouver une fois, elle aura sans doute la même idée une prochaine fois. » Il répond, « bien sûr ».

Je demande au camelot qui livre chaque matin un quotidien chez ma mère : « Puis-je vous laisser mon numéro de téléphone ? Si vous constatez que ma mère n’a pas ramassé son journal, vous pourriez m’appeler. » Elle répond, « bien sûr. Ne vous inquiétez pas. Je serai vigilante. » Je ne l’ai jamais rencontrée en personne.

Une collègue de travail me voit me démener. Elle constate qu’elle vit tout près de chez Marcelle. Elle me dit, « voici tous mes numéros de téléphone et ceux de mon chum. Tu nous appelles n’importe quand. »

Des humains et une moins-humain.